Tokyo Sonata, une ode à la mélancolie…
La semaine dernière, je suis allé voir un film japonais nommé Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa (Cure, Kairo, Loft…), bon forcément personne n’a jamais entendu parler de ce film! Enfin sauf ceux qui suivent un peu le cinéma auront entendu ce nom lors du festival de Cannes pour avoir reçu le prix du jury. Pour pouvoir admirer ce film, je suis allé à l’Utopia, un cinéma d’art et d’essai toulousain. Avant la projection du film, nous avons eu le droit à un morceau de Debussy (Clair de Lune: le morceau sera repris à la fin du film ) joué au piano par un illustre inconnu. Après ces 5 minutes musicales, le film commence… Et les deux heures que dure le film passent comme un shinkansen ;) Vraiment, je ne me suis pas ennuyé durant ce film, pourtant le synopsis pouvait présager le pire : Tokyo Sonata c’est l’histoire d’une famille, une tranche de vie, le père se fait jeter de sa boite, l’ainé des enfants s’éclipse du cocon familial qui devient trop pesant, le second fils lui prend des cours de piano en secret et la mère, ah… la mère, elle voit sa famille se disloquer et tente de sauvegarder le peu qu’il en reste…
La famille au grand complet
Bon sur le coup, ca inspire pas trop, je suis à la base pas trop fan des trucs « tranche de vie », que ça soit en animé ou en film d’ailleurs… Mais là, je dois dire que j’ai été surpris, comme je l’ai écrit plus haut, les deux heures du film sont passés très vite et pourtant, il y a aucune scène d’action passe-partout éblouissantes qui font gagnés 25 minutes sur le film… Là, on se délecte des dialogues, chaque personnage possède un background plus que suffisant pour que nous nous identifiions à eux, bien que l’histoire se déroule au japon, on pourrait très bien avoir la même chose chez nous., surtout en ces temps de crise… Le jeu d’acteur est lui tout aussi convainquant, les prestations de la mère Kyôko Koizumi (actrice de dramas), du père Teruyuki Kagawa (Babel,Tokyo !…) ou du fils cadet Kai Inowaki (pour qui Tokyo Sonata était le premier grand rôle) sont vraiment très bonnes…
Pendant les cours de piano…
En même temps, certaines scènes laissent plutôt sceptique sur l’idéal que de nombreux d’otaku se font du japon… Le mythe de la « okasan », la mère au foyer qui s’occupe de la maison pendant que le mari passe son temps au boulot est bien une réalité. De même que l’obéissance à outrance, le respect excessif ou les façons d’être sont assez dérangeants par exemple il y a une scène qui parait irréel pour un européen : imaginez une famille à table, personne n’a commencé à manger, toute la tablée attend que le père de famille finisse de boire sa bière et annonce l’ouverture des hostilités avec un beau « ittadakimasu »… Je me souviens que chez moi, on mangeait sans se soucier de la bière du père :p Il y a comme ça de nombreux moments qui font assez halluciner et franchement ça fait du bien, parce que le japon au travers des mangas, ça va cinq minutes…
La bande annonce…
Que dire de la fin, vraiment, cette scène mérite à elle seule la projection du film. Je ne susurrerais pas un mot de plus à ce sujet mais retenez que c’est un grand moment de cinéma… et un grand moment de musique…