La balade de Yaya de Golo ZHAO: un voyage fantastique dans la chine des années 30.
Lors du festival de BD de Colomiers près de Toulouse de novembre 2013, j'ai pu découvrir un éditeur qui m'était inconnu: les éditions Fei. A vrai dire, c'était facile, ils avaient un stand assez imposant par rapport aux autres exposants. Ce nouvel éditeur propose diverses œuvres d'auteurs chinois, dont l'oeuvre du dessinateur Golo ZHAO et du scénariste Jean-Marie OMONT : le manhua nommé La balade de Yaya. Etant donné que le dessinateur était sur place, j'en ai profité pour prendre la première intégrale de la série pour me la faire dédicacer.
Lors du festival de BD de Colomiers près de Toulouse de novembre 2013, j’ai pu découvrir un éditeur qui m’était inconnu: les éditions Fei. A vrai dire, c’était facile, ils avaient un stand assez imposant par rapport aux autres exposants. Ce nouvel éditeur propose diverses œuvres d’auteurs chinois, dont l’oeuvre du dessinateur Golo ZHAO et du scénariste Jean-Marie OMONT : le manhua nommé La balade de Yaya. Etant donné que le dessinateur était sur place, j’en ai profité pour prendre la première intégrale de la série pour me la faire dédicacer.
La balade de Yaya est avant tout un conte pour enfant, une histoire d’amitié entre Yaya, la fille de riches commerçants chinois et Tuduo, un gamin des rues orphelin. Rien ne laissait présager leur rencontre, rien. Mais la guerre passa par là: nous sommes en 1937, les japonais envahissent le pays; les bombardements créés la panique dans la ville, Yaya se retrouve séparée de sa famille. Fuyant les combats, elle se retrouve sur la route avec Tuduo, le jeune chapardeur du quartier qui est bien décidé à ramener Yaya à ses parents.
En un mot: MA-GNI-FI-QUEUH. La balade de Yaya, c’est mon dernier gros coup de cœur, je retrouve dans cette oeuvre la même poésie que dans My Way de Ji Di, le fait que les deux séries soient intégralement en couleur et dessinées par des chinois doit y être pour quelque chose. Mais attention, il ne s’agit pas du tout du même style, avec le manhua de Zhao nous ne sommes pas dans un rêve ou un monde imaginaire, non non, c’est bien réel et c’est bien ça qui rend la chose incroyablement forte.
J’avais quand même une certaine appréhension sur le contenu du scénario. Traiter de la guerre sino-japonaise du point de vue d’un chinois, c’était forcément pour moi, traiter les japonais de méchants envahisseurs. Je pensais qu’il allait s’agir d’un énième moyen de propagande. Et bien non. pour commencer, le scénariste n’est pas chinois mais français. Ça écarte tous soupçons. Et finalement, la guerre est le contexte générale de l’oeuvre, elle est vue du regard des deux enfants et ne sert simplement que de déclencheur à la rencontre de Yaya et Tuduo.
Au niveau de l’accessibilité, La balade de Yaya est lisible à tout âge, je m’explique: il y a deux niveaux de lectures:
- Les facétie de Tuduo et l’humour de Pipo, la mainate de Yaya, apportent de la légèreté à l’histoire pour la rendre tout à fait compréhensible pour les plus petits. Les dessins magnifiques aident aussi à s’immerger dans cet univers. Zhao n’a pas à rougir devant les illustrateurs de Ghibli.
- L’évolution des personnages ainsi que les dialogues savoureux rendent toute cette oeuvre cohérente. Il n’y a pas ou peu de gaminerie, les remarques des enfants sont pertinentes et appuient là où ça fait mal, ça nous fait réfléchir un peu plus sur le calvaire qu’on subit/subissent encore les réfugier en temps de guerre.
Cette balade, n’a de balade que de nom, nous sommes plutôt dans une lutte pour la survie où chaque aventure est un rite d’apprentissage vers l’âge adulte. Les personnages rencontrés le long de l’histoires sont vraiment touchants. C’est fort en émotion. Il est certain que la balade de Yaya sera le livre de chevet de mes enfants. Je trouve que c’est un bon moyen d’expliquer la guerre à des enfants. C’est certainement mieux que les images qui passent à la télévision. Au moins, on peut préparer un peu nos petites têtes blondes/rousses/brunes/crépues aux horreurs de la guerre.
La balade de Yaya est disponible en tome individuel au format étrange, je ne sais pas si c’est la norme en Chine.
Mais les éditions Fei ont eu le nez fin, ils proposent un intégrale de la série qui est composé de 3 (beaux) ouvrages. Le dernier est sorti en juin dernier, j’ai vraiment hâte de l’avoir entre les mains. Je ne peux souhaiter qu’une chose maintenant, c’est une longue vie à cet éditeur qui avec ses choix éditoriaux judicieux peut faire la différence et survivre dans le monde très fermé de l’édition jeunesse.