Mafia de Cuba chez Lui-même, du bluff ambiance cigares et mojito.

Les jeux de bluffs sont vraiment mon dada, j’ai joué à des dizaines (centaines?) de parties des Loups-Garous de Thiercelieux. Lorsque l’éditeur et un des auteurs de ce dernier sortent un nouveau jeu, je ne peux que me jeter dessus.

Avec Mafia de Cuba on quitte les forets glauques et le fantastique, nous voilà plongés dans la mafia cubaine et ses règlements de compte.

Tiens voilà mes cigares

La subtilité de Mafia de Cuba est que la boite sert au jeu : elle contient un double fond où l’on va pouvoir glisser et prendre secrètement les éléments du jeu.

Dans la boite on trouve des jetons « rôles » et des diamants. Le parrain va retirer secrètement un certain nombre de diamant de la boite et la donne à son voisin de gauche.

Après avoir ouvert la boite et tenté de mémoriser son contenu, le joueur a deux choix possibles :

• Prendre un ou plusieurs diamants dans la boite et devenir un voleur
• Prendre un jeton rôle

Puis il passe la boite à son voisin de gauche.

Si je te trouve, tu plonges

Lorsque la boite revient dans les mains du parrain, il ne restera que des diamants, des rôles, des deux ou plus rien du tout. Le parrain va alors devoir retrouver les voleurs en interrogeant les autres joueurs.

Tout le monde peut mentir mais selon le rôle, le bluff est plus ou moins conseillé. Car on gagne selon le rôle qu’on joue :

• Le parrain gagne lorsqu’il trouve tous les diamants manquants
• Les fidèles gagnent lorsque le parrain gagne
• Les agents infiltrés gagnent lorsqu’ils sont dévoilés par le parrain
• Le nettoyeur gagne avec le parrain sauf si il décide de tuer le suspect : si c’est un agent infiltré, le nettoyeur gagne tout seul, sinon il est éliminé.
• Le chauffeur gagne si son voisin de droite gagne.
• Le voleur le plus riche gagne.

Mais attention, si le parrain désigne un fidèle, il doit lui donner une flasque d’alcool pour se faire pardonner. Si le parrain n’a plus de flasque en réserve, il a perdu et donc le voleur le plus riche encore en jeu gagne.

Huit-clos et mojito

Le gros avantage de Mafia de Cuba est la longueur des parties, c’est rapide et dynamique et si on change de place entre les manches, on peut avoir accès aux différents rôles sans problème. A l’inverse d’un Loups-Garous de Thiercelieux où l’on subit un peu son rôle, dans Mafia de Cuba, on assume ses choix.

Le fait que seul le voleur le plus riche gagne pimente encore plus la partie : il va falloir se faire passer pour un fidèle et essayer de faire tomber les autres voleurs pour espérer gagner si on n’a chapardé qu’un petit diamant discrètement. Y’a pas de solidarité chez les voleurs ;)

Mafia de Cuba est l’un des seuls jeux où l’on peut jouer tout en sirotant tranquillement un bon rhum avec un petit chapeau de paille sur la tête. J’ai découvert ce jeu au FIJ de Cannes 2017 et on peut joueur sans problème dans des endroits bruyants.

Est-ce que Mafia de Cuba est aussi bon que son grand frère Loups-Garous de Thiercelieux ? Je ne pense pas, les loups restent une référence et ce sera très compliqué de faire mieux. Mais je trouve Mafia de Cuba plus accessible : sa longueur et son système de jeu vont plaire à plus de personnes : en effet dans Mafia de Cuba être la première cible du parrain ne signifie pas subir pendant 40 minutes des enchainements de jours et nuits sans fin.

Mafia de Cuba (2015)
Auteur : Philippe des Pallières et Loïc Lamy Illustrateur : Thomas Vuarchex Editeur : Lui-Même Temps de jeu : 25 minutes Joueurs : 6 à 12