Olympos de Philippe Keyaerts chez Ystari – du cube en bois dans le Péloponnèse
Récemment j’ai vu passer une offre d’un café ludique parisien plutôt étonnante : Olympos + un autre jeu = 40€. Et lorsque j’ai regardé la liste des jeux proposés, on avait du récent et du très bon. Je me suis demandé alors s’il n’y avait pas une tentative de déstockage de cet excellent jeu. Et c’est tant mieux, Olympos de Ystari est une de mes références dans le genre cubes-en-bois et un maximum de joueurs devraient pouvoir avoir accès à cette petite merveille.
Olympos fut publié en 2011 chez Ystari, l’éditeur préféré des joueurs experts à l’époque. On retrouve aux commandes Philippe Keyaerts qui n’est autre que le papa de Small World. A l’instar de ce dernier, Olympos est un jeu de conquête mais la ressemblance s’arrête ici. Là où Small World vise le grand public, Olympos de par son thème, sa mécanique et ses choix graphiques se place dans la catégorie au-dessus.
Olympos prend place dans la Grèce mythologique. Les joueurs ont pour but de devenir le peuple la plus influent du Péloponnèse.
La mécanique est très simple : à notre tour de jeu, on va pouvoir effectuer une ou plusieurs actions. Les actions ont un coût en temps. Lorsque l’on effectue une action, on va avancer d’autant notre pion sur une piste de temps. Lorsque le joueur actif dépasse l’avant dernier joueur sur cette piste, c’est ce dernier qui reprend la main. Le joueur actif est toujours le dernier joueur sur la piste de temps.
La zone de jeu est composée de deux plateaux, le premier représente la zone de conquête : la Grèce. Elle est découpée en petites provinces. On a même l’Atlantide. Autour de la carte se trouve la piste de temps. Un second plateau contient les tuiles technologie achetables par les joueurs pour améliorer leur peuple.
Spartiates, quel est votre métier ?
La mécanique principale d’Olympos est la conquête de territoires, en effet, en envahissant des provinces, on va avoir accès à des ressources : on place une unité sur un territoire vide, on récupère dans notre inventaire le jeton ressource du territoire conquis. Cela fonctionne un peu comme dans 7 Wonders : on a une production de ressource qu’on peut utiliser pour faire d’autres actions.
Ces jetons sont des ressources que l’on va pouvoir utiliser pour acheter des technologies. Mais attention, lorsque l’on perd le territoire à cause d’un autre joueur, le jeton lui revient et on n’a donc plus accès à cette ressource.
Déplacer une unité coûte 1 unité de temps pour chaque territoire parcouru (si je traverse 3 territoires, je paie 3).
Déployer un nouvelle unité coûte 2 unités de temps
On peut s’arrêter sur un territoire contrôlé par un autre joueur pour le revendiquer mais cela a un coût de faire la guerre. 3 unités de temps si la valeur militaire du joueur actif est inférieure à celle du joueur attaqué, 2 unités si égale ou 1 unité si inférieur. Prendre un territoire coutera donc au minimum 2 unités de temps (1 temps pour le déplacement et 1 temps pour l’attaque). La bonne nouvelle c’est qu’on peut toujours prendre possession d’un territoire : il n’y a pas de dés et de hasard, c’est juste le coût de l’action qui sera plus ou moins lourd en fonction de l’adversaire.
On fait l’action en entier (de la creation de l’unité – si besoin- jusqu’à la fin de son déplacement) puis on avance le marqueur de temps : par exemple je créée une unité, la déplace de 3 cases et combat un autre joueur ayant le même niveau militaire que moi, j’avance donc mon marqueur de 7 unités (2 + 3 +2 )
Combo Aqua-Poney gagnant
On a vu précédemment que les territoires nous apportaient des ressources qui vont nous permettre d’acheter des améliorations pour notre peuple. Selon le niveau de la tuile technologie désirée, l’achat va demander un certain nombre de ressources et surtout sept unités de temps.
On ne peut acheter plusieurs fois les même tuiles technologie mais certaines technologies sont complémentaires : acheter l’astronomie permet de baisser de 1 le coût de déplacement des unités sur l’eau… mais la cartographie aussi. Acheter les deux rend le déplacement naval totalement gratuit ! Une belle façon de prendre possession des territoires atlantes facilement.
On peut bien entendu acquérir des technologies guerrières qui vont permettre d’augmenter sa puissance militaire afin de faire perdre du temps aux autres joueurs lorsqu’ils viennent chercher vos territoires. Car oui, dans Olympos tout est question d’optimisation de la gauge de temps et les technologies permettent de bien économiser ces précieux sabliers.
Les autres joueurs vont réfléchir à deux fois avant de venir marcher sur vos plates-bandes si pour vous déloger, ça leur coûte quatre unités de temps.
Non de Zeus !
Les dieux grecs sont aussi de la partie : il y a plusieurs checkpoints sur la piste du temps et lorsqu’un joueur passe ce point, on tire une carte Olympos et applique les effets., seuls les joueurs les plus pieux auront droit aux effets positifs, les athées s’attirons quant à eux les foudres célestes qui ralentiront leur progression (ne plus pouvoir naviguer est l’un des pires malus du jeu).
Les checkpoints permettent aussi aux joueurs de piocher des cartes Destin qui apportent des petits bonus (des cubes ressources, des faveurs divines, des jetons sablier permettant de payer les actions sans avancer sur la piste du temps…) Les cartes Destin sont finalement le seul élément caché que les autres joueurs ne peuvent pas anticiper. Ça permet par exemple d’obtenir une tuile technologie avant un autre joueur ou pouvoir passer les checkpoints divins sans encombre.
Ah oui quand même
Quelques mois après la sortie d’Olympos, Ystari nous régale avec une petite extension nommée Oïkoumène. Elle ne révolutionne pas le jeu mais rajoute des tuiles technologie qui augmentent la re-jouabilité. C’est un quasi-indispensable car à force de faire des parties, on commençait à connaitre les combos technologiques. Ne pas avoir toujours les mêmes technologies disponibles à chaque partie est un gros changement dans la mise en place des stratégies.
Oïkoumène amène aussi des tuiles objectifs que l’on place à coté du plateau de jeu. Lorsqu’on joueur valide un objectif, il récupère immédiatement la tuile et marque 3 points de victoire supplémentaires en fin de partie.
Le mot de la fin
Olympos a une place particulière dans mon cœur de joueur, j’aime vraiment ce jeu, les mécaniques et cette façon d’optimiser chaque coup pour rester le plus longtemps le joueur actif sont géniaux. Et mieux vaut ne pas parler de la satisfaction d’activer un checkpoint au bon moment pour profiter seul du bonus divin, j’ai du mal à rester poker face dans ces cas-là.
Avec Olympos Ystari a confirmé son statut de maître des jeux de société stratégiques.
Si vous aimez les jeux sérieux mêlant optimisation, mythologie et expansionnisme, Olympos est fait pour vous. Quand à la disponibilité du jeu, à priori il est toujours édité et on peut le trouver dans votre crémerie habituelle.
Olympos (2011) |
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