Calimala de Fabio Lopiano chez BlackFire – Des cubes en bois à Florence
Calimala est arrivé plus ou moins au hasard dans ma ludothèque, c’était un achat « compulsif » d’Essen 2017. Plus attiré par le coté « les 200 premiers acheteurs ont des composants deluxes » que par le jeu en lui-même, j’ai tardé à ouvrir ma boite… Enfin quand je dis tarder, ça nous a quasiment pris deux ans. Et c’est bien dommage car Calimala en a dans le ventre.
A l’instar d’un Olympos, Calimala est un jeu de stratégie avec de vrais éléments en bois. Ca me réchauffe le coeur de voir des jeux comme ça en 2017 et j’était hyper motivé à lire les règles (anglaises ou allemandes, mais on trouve une traduction du BGG).
Le thème du jeu est bateau mais cohérents. Les joueurs sont membres de la prestigieuse « Arte di Calimala« , la guilde florentine des marchants de tissus qui dominait la ville à la fin du moyen age. La guilde était un mécène très généreux auprès des artistes qui travaillaient sur les monuments de Florence.
On va retrouver ces deux éléments dans Calimala : la gestion du commerce ainsi que l’embellissement des bâtiments de la ville.
Le plateau de jeu est décomposé en plusieurs parties bien distinctes. En haut on retrouve la chambre du conseil à gauche et les bâtiments de la ville de Florence à droite. Et en bas du plateau, on a la zone actions du plateau à gauche et la carte de l’Europe à droite.
Un pion peut en cacher un autre
La mécanique de base de Calimala est la pose de jetons dans la zone action. Lorsque l’on place un jeton sur le plateau, celui-ci active deux emplacements du plateau action. Le joueur doit alors effectuer obligatoirement au moins une de ces deux actions. La seconde action peut être abandonnée en piochant à la place une carte action qui pourra être jouée à n’importe quel moment durant sa phase de jeux.
La subtilité du jeu est qu’un autre joueur peut placer son pions sur un pion déjà placé. Il effectue sa ou ses actions associées puis le joueur auquel appartient le pions du dessous peut lui aussi effectuer les actions du jeton.
On a donc une gestion d’activation des pions plutôt casse-tête à gérer. Vaut-il mieux activer le jeton d’un autre joueur et faire une action qui nous intéresse ou bien recouvrir un son propre jeton pour amplifier l’action.
On peut aller jusqu’à une pile de 3 jetons, puis lorsque l’on pose un 4ème jeton, le jeton de dessous est retiré de la pile et envoyé au conseil. Cela active une phase de scoring. On y reviendra plus tard.
Parmi les actions on a :
- les chaines de productions : récupérer du bois, brique et marbre ou bien produire du tissus dans nos ateliers
- la fabrication : construire un atelier, un bateau de transport ou bien un comptoirs commercial
- l’acheminement des marchandises : par voie maritime via les navires ou bien par route via chariots
- l’amélioration des bâtiments florentins : en ajoutant des matériaux ou bien des sculptures.
Remarque importante, lors de la mise en place du eu, on dispose ces tuiles actions aléatoirement sur la grille. On a donc une rejouabilité au top.
Plus t’en mets, plus t’en as
Calimala est un jeu de majorité. On va compter à chaque fois que l’on effectue une phase de score qui est le premier, second et troisième dans un domaine. Et on va faire ça souvent ! Dans la partie haute du plateau nous avons la chambre du conseil composé de 15 tuiles. A chaque fois qu’un pion est envoyé au conseil, on active la tuile sur laquelle il est déposé.
On regarde quel joueur est majoritaire dans le domaine, ce dernier gagne 3 points, le second 2 points et le troisième 1 point.
Sur l’exemple ci-dessous, la tuile de score « Bateau » va donner 3 points au joueur vert, deux au joueur rouge et enfin un seul point au violet.
En cas d’égalité, c’est en partie le nombre de pions au conseil qui tranchera, raison de plus pour envoyer ses pions le plus rapidement là-bas.
Une fois de plus, les tuiles de score du conseil sont disposées aléatoirement.
Les manoeuvres florentines
Calimala est un jeu simple à expliquer mais assez complexe à maitriser. Le fait de ne faire qu’une seule action dans le jeu : poser un jeton sur le plateau, est le summum du minimalisme.
Simple ne veut pas dire sans prise de tête. On se rend compte rapidement de la richesse du jeu et des choix qui s’offrent à nous. Les stratégies sont multiples mais nécessitent quand même un passage obligé vers la construction.
Ce goulot d’étranglement peut rapidement devenir pénible et forcer des phases de scoring pas vraiment désirées. (si la tuile de construction se retrouve placée dans un coin, on a vite fait de se retrouver avec des pions au conseil.)
Ce qui m’a certainement le plus dérangé dans Calimala est la pioche de cartes. Ca apporte beaucoup de hasard dans un jeu qui n’en demande pas. Piocher une carte pour produire du tissus et une carte expedition permet de retourner les majorité bien trop facilement. J’ai dû finir ma dernière partie avec 3 ou 4 cartes constructions alors que mes petits copains faisaient de jolis combo.
Calimala n’a pas eu le succès escompté : aucun éditeur n’a pris la peine d’une localisation chez nous. C’est bien dommage. Dans ces conditions, c’est très compliqué de mettre la main sur une boite neuve à prix décent. Et je ne parle même pas des composants Deluxe.
Calimala (2017) |
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